Devenir mère, il y a un avant et un après
- Glachet Ophélie
- 11 févr.
- 5 min de lecture

Tant que votre petit bout n’a pas encore pointé le bout de son nez, on se dit que l’on essaiera de faire les choses à peu près comme avant. Mais en réalité, que l’on le veuille ou non, devenir parents, et en particulier devenir mère, est un grand bouleversement et change notre vie en profondeur.
La maternité, ce n’est pas toujours ce que l’on avait imaginé
Pendant les neuf mois où l’enfant grandit en vous (et parfois même avant), on imagine son bébé, son visage, son odeur, son rire… On se projette dans son rôle de parent et on visualise notre future famille.
Et puis vient le jour de la rencontre, où la réalité vient bousculer tout ce que l’on avait imaginé. Accueillir un enfant est un changement majeur, à la fois physique et psychologique.
On est confronté à de nombreuses interrogations. Êtes-vous à la hauteur ? Allez-vous y arriver ? Et la nuit, serez-vous capable de gérer la fatigue ? Toutes ces questions nous viennent, alors même que l’on se sentait prêts et suffisamment informés (ou pas).
Et pour cause ! La rencontre avec son bébé est souvent très différente de tout ce que l’on avait imaginé. Cela ne concerne pas seulement les traits de son visage, mais aussi toutes les émotions qui entourent cette rencontre. On est souvent surpris de ce que l’on ressent à ce moment si particulier. Les mères qui s’imaginaient l’amour de leur enfant comme quelque chose d’instantané et évident ont finalement besoin d’un peu de temps pour se connecter à leur bébé. Au contraire, celles qui craignaient de ne pas aimer immédiatement leur enfant sont soudainement éprises d’un amour indescriptible et sont incapables de détourner les yeux de ce petit miracle.
Accueillir son enfant peut prendre du temps, et on parle même d’un deuil entre l’enfant imaginaire et l’enfant réel. C’est un sentiment tout à fait naturel et normal. Parfois, l’accouchement en lui-même impacte les émotions ressenties à la naissance. Un accouchement difficile peut agir sur les sentiments que l’on éprouve envers son bébé, pendant les heures ou les jours qui suivent la naissance.
Mais peu importe votre état après avoir donné la vie, ne culpabilisez pas ! Donnez-vous du temps pour faire connaissance avec votre enfant et l’aimer comme vous l’aviez imaginé, ou différemment.
Le post-partum : ce que l’on ne vous dit pas (assez)
Le post-partum, c’est cette période très particulière qui suit la naissance. Officiellement, il s’étend de la naissance jusqu’au retour de couches (ou retour des règles, si vous préférez). C’est la période où la mère retrouve son état “initial”, d’avant la grossesse.
Mais on me dit dans l’oreillette que le post-partum durerait en réalité plus longtemps et surtout qu’il serait vécu de façon très différente selon les femmes. Entre les changements physiques et psychologiques, les bonnes ou les mauvaises surprises, ou encore les injonctions des personnes qui pensent savoir ce qui est le mieux pour vous et pour votre enfant, déconstruisons ensemble plusieurs mythes qui entourent le post-partum.
Neuf mois pour mettre au monde un enfant, neuf mois pour retrouver son corps d’avant … ou pas.
Sur les réseaux sociaux, il est parfois déroutant de voir des jeunes mères retrouver une silhouette parfaite à peine quelques semaines après leur accouchement. Bien souvent, la réalité est tout autre. Les kilos superflus ne s’en vont pas en une nuit et le ventre tarde à dégonfler. On peut alors culpabiliser, se demander pourquoi cela semble si facile chez les autres, alors que chez nous, retrouver son corps d’avant prend plus de temps.
Et parfois, le corps d’avant ne revient pas. Porter la vie pendant neuf mois peut laisser des traces indélébiles, auxquelles il faudra s’habituer. Certaines en seront fières, alors que pour d’autres, ce nouveau corps est difficile à accepter. Et si les changements physiques sont une source de souffrance, ne les gardez pas pour vous et essayez d’en parler à une personne de confiance qui ne vous jugera pas.
La mise en place de l’allaitement, ce n’est pas toujours évident et cela peut faire mal. Mais quand on le sait, cela se passe mille fois mieux.
Ah, l’allaitement… Voilà un sujet qui a fait couler beaucoup d’encre. Parce que oui, le lait maternel est la meilleure nourriture qui soit pour un nouveau-né, que l’allaitement est merveilleux et qu’il crée un lien fort avec son enfant. Mais derrière cette injonction cachée, il existe plusieurs réalités et plusieurs façons de nourrir et de créer du lien avec son enfant.
Pour celles qui ont fait le choix d’allaiter, la mise en route peut être difficile, cela peut faire mal et on peut vite se décourager lorsque l’on n’est pas suffisamment bien accompagné.
Dans ces moments de doute, il est important de prendre conscience que la mise en place de l’allaitement demande du temps. Les débuts nécessitent de faire des ajustements, aussi bien pour la maman que pour l’enfant. Pendant cette période cruciale, il est important d’être bien entouré, avec des personnes bienveillantes et non jugeantes. En effet, durant cette période de grande vulnérabilité, des injonctions ou des critiques peuvent avoir raison d’un allaitement qui tarde un peu à se mettre en place… Au contraire, être entouré de personnes soutenantes qui ne vous jugeront pas, quelle que soit votre décision, peut vous aider à tenir et à trouver les ressources, même dans la difficulté.
Et puis, il y a celles qui ne veulent pas allaiter ou qui n’y arriveront pas. Dans un cas ou dans l’autre, le non-allaitement peut être associé à la culpabilité. Soit à cause des jugements de proches ou de certains professionnels de la petite enfance, soit parce qu’on n’y arrive pas et qu’il faut revoir ses plans. Mais il faut savoir que même si le lait maternel est très bon pour l’enfant, il ne remplacera pas une relation saine et apaisée avec la maman. Si vous doutez, demandez-vous ce qui est le mieux pour vous et pour votre enfant. C’est vous qui avez la réponse 😉
Vous avez le droit de vous sentir chamboulée et perdue.
Donner la vie. Tout est dit.
Quel que soit votre accouchement, vous venez d’accomplir un petit miracle. En dehors de la prouesse physique, donner la vie remet en perspective tout ce que l’on connaissait avant.
Que ce soit en termes d’émotions, de responsabilité ou de connexion avec soi-même, tous nos repères sont chamboulés. Et c’est normal.
La chute des hormones n’aide pas non plus. D’ailleurs, les pleurs après l’accouchement ne sont pas une légende. La plupart des femmes en font l’expérience pendant les jours qui suivent la naissance. On peut être confronté à une joie immense et en même temps être complètement perdu et en plein doute. Il n’est pas rare de rire et de pleurer en même temps. Mais ne vous inquiétez pas, les sages-femmes ont l’habitude et ne vous jugeront pas. 😇
Peu importe ce que vous ressentez après l’accouchement, il est important de pouvoir vous confier et surtout de ne pas avoir honte de ressentir telle ou telle émotion, même si elles sont difficiles.
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